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Hausse des prix de l’énergie : le CASE déplore des mesures trop timides

Publié le: 01/02/2022

Le gouvernement fédéral a présenté ce matin plusieurs mesures pour contrer la hausse spectaculaire des prix de l’énergie de ces derniers mois. Pour assurer l’accès à l’énergie de l’ensemble des ménages, il était impératif de réagir de manière ambitieuse. Les mesures annoncées sont malheureusement trop modestes, temporaires et sans commune mesure avec la crise vécue par les citoyens.

Sur le terrain, les travailleurs sociaux de première ligne nous renvoient en effet qu’ils peinent à trouver des solutions à proposer aux ménages qui font appel à eux, tant l’augmentation des prix est soudaine et importante. Nous craignons que de nombreux ménages ne restreignent drastiquement leur consommation, au détriment de leur santé ou de leur logement.

Rappelons qu’un contrat variable d’électricité et de gaz conclu en janvier 2022 pour une consommation moyenne coûte environ 5.500 euros par an[1], tandis que le revenu net moyen en Belgique est de 19.000 euros par an et celui en Région bruxelloise se situe autour des 15.000 euros par an[2].

Les mesures annoncées au niveau fédéral pour répondre à cette situation sont[3] :

  • La TVA sur l’électricité a été baissée de manière temporaire à 6%, du 1er mars au 1er juillet ; le gaz reste, lui, à 21%.
  • Un chèque de 100 euros (une « prime chauffage »), sous forme de réduction directe sur la facture d’électricité.
  • Le tarif social étendu (à un million de ménages) a été prolongé au-delà du 31 mars, jusqu’à fin juin.

La baisse de la TVA et le « chèque » ne concerneraient que la facture d’électricité. Le Gouvernement ne s’adresse donc pas, par ces mesures, aux ménages se chauffant au gaz (ils représentent environ 47 % des ménages belges[4] et environ 77 % des ménages bruxellois[5]). C’est pourtant ce vecteur énergétique qui a été le plus influencé par la hausse des prix : cette facture s’avérera impossible à assumer pour de nombreux citoyens.

Concernant le tarif social, la prolongation temporaire de l’extension au public des « BIM » (bénéficiaires de l’intervention majorée) est évidemment décevante. Nous plaidons depuis longtemps pour une extension pérenne du public concerné, sur la base d’un critère de revenus.
Vous pourrez retrouver ici notre argumentaire en la matière.

 

 

[1] Calculs réalisés par Infor GazElec en date du 1er février 2022.

[2] « Le revenu moyen des Belges s’élevait à 19.105 euros en 2019 ». Statbel (26 octobre 2021).

[3] « Baisse de la TVA sur l’électricité, chèque de 100 euros, tarif social étendu : voici les aides sur l’énergie accordées par le gouvernement ». RTBF (1 février 2022).

[4] Analyse de la consommation énergétique des ménages en Belgique. SPF Economie (2017), p. 8.

[5] M.-L. De Keersmaecker, Observatoire des Loyers : enquête 2018, Bruxelles : Observatoire régional de l’habitat, Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (2019).